A L'époque gallo-romaine
Peyrat constitue l'héritière de l'ancienne Pariacum ou Villa Parii, Le village s'est développé à partir du domaine de Parius, un riche propriétaire terrien de l'époque gallo-romaine.
Ce que les Romains appelaient Villa constituait en fait un ensemble de bâtiments se dressant au centre d'un fundus, immense exploitation agricole couvrant parfois une centaine d'hectares, utilisés pour l'ager (céréales, fruits) et le saltus (élevage). Les Villae étaient toujours isolées, contrairement au hameau gaulois qui regroupait plusieurs fermes. Elles étaient généralement installées près d'une route et d'un point d'eau, à flan de coteau, pour permettre au maître de surveiller le domaine. La villa était divisée en deux groupes de construction, le Pars Urbana (habitation) avec la maison du maître, et la Pars Rustica ou Agraria où se dressaient les bâtiments agricoles (forges, remises...). Les ouvriers logeaient dans des habitations séparées dont la réunion donnera naissance à un village ; celui-ci prendra souvent le nom du domaine.
Il est aisé d'identifier ses anciennes villae car leur nom moderne se termine souvent (encore que ce ne soit pas une règle absolue) en -ac ou -an dans les pays de la langue d'oc, en -at dans le centre de la France, en -ach ou -ig en Alsace, en -gny, -é ou -ec dans le Centre-Ouest, en -ai, -ies ou -esques dans le Nord, -ey dans l'Est, en -ieu ou -ieux dans le Centre-Est, en -y autour de Paris, et en -ay ou -é dans les pays de langue d'oil. Ces suffixes sont les héritiers du suffixe gaulois -acos, latinisé en -acum qui, entre le IIe et IVe siècle, servit à baptiser nombre de villas gallo-romaines. Signalons que la notion de villa ne s'est pas effacée avec la fin de l'Empire romain mais qu'elle a survécu jusqu'à l'époque carolingienne (VIIe-IXe siècle). Avec le retour d'une certaine stabilité politique, les grands domaines ont commencé à renaître. À noter que dans les toponymes datant de la fin du 1er millénaire, villa a souvent le sens d' "espace territorial, communauté de maisons".
Il en est de même pour les villages de Beissat (Bacciacum, domaine de Baccius), Noussat (Natiacum, domaine de Nutius), et Sissac (Sisciacum, dommaine de Siscus). La localité de Peyrat fut débaptisée à la révolution et porta un temps le nom de la Peyrat la Montagne en référence au parti montagnard.
Extraits du livre "Origine des noms de villes et villages" - J.M. CASSGNE et M.KORSAK, aux éditions Bordessoles. Ce livre est consultable à la bibliothèque de la Mairie de Peyrat de Bellac.